🌸 PAROLES “D’INVISIBLES”
Nanou : “Le regard des autres, je m’y expose maintenant dans les pires moments. Mais même là on ne prend pas la mesure de ce qu’on endure. Et je supporte de moins en moins le commun des mortels qui n’arrive pas à décrypter que ça ne va pas quand on prend sur soi pour juste tenir debout ou qu’on est shootée à la morphine pour être assise à une table avec eux, tout en ne pouvant pas manger le dixième de ce qu’il y a à cause de nos restrictions alimentaires.
Voilà ce que c’est que mon quotidien.”
https://youtu.be/9yNGODJcUEI”
Suzon : “Arthrose sévère due à une scoliose, cancer, Fibromyalgie, Lyme, etc… Handicapée avec canne, je boîte avec algoneurodystrophie du genou (2) prothèses, problèmes vasculaires cérébraux 17 chutes. En vacances au camping, je me suis inscrite pour Miss camping , me suis présentée avec la canne pour monter l’escalier, puis à petits pas j’ai dansé un madison sur scène sans canne (puisque plus d’escaliers) et… J’ai gagné
à l’applaudimètre !!! Sans morphine avec 1g de paracétamol, je n’aurais jamais pu danser ce madison !
Le lendemain, les regards mauvais, critiques, dans un Mobil home j’ai entendu : “c’est la vieille qui a gagné Miss camping”.
Bref, devant certains regards qui en disaient longs j’ai vaguement expliqué que je me suis bien amusée et c’est ce qui compte après des années de grosses galères et 19 anesthésies ! Voilà j’ai continué à arborer un gentil sourire.
Une dame à la piscine m’a également lancé de mauvais regards et m’a dit : “pas de canne dans l’eau ?”
Là j’ai failli pleurer, je lui ai résumé mes dernières années de souffrances, mes chirurgies… Pourtant j’avais dépassé le stade des justifications, elle m’a souri du genre “copine” les jours suivants. Pourquoi avons-nous besoin de nous justifier ???
Audrey : “Lundi j’arrivais à peine a bosser et aujourd’hui ça allait mieux, on me sort : “Alors tu vas mieux tu es guérie ?” Heu comment te dire… Ou pourquoi tu ne pousses pas deux Rolls en même temps ?
Ou quand on me regarde m’asseoir à la pharmacie, ou la dernière fois à Aldi “je laisse passer madame en 1er elle est enceinte.”
Marie-Christine : “Une réflexion que l’on me fait souvent : je suis une personne qui sourit. Quand je dis que je suis malade, on dit “Si tu es malade pourquoi tu souris ?” Je réponds : “si je fait la tête ça ne change pas grand chose ?!”
Une fois à la caisse prioritaire j’étais avec 3 de mes enfants avec un caddie plein. J’entends une femme dire à une autre : “Oh celle là ne doit pas être beaucoup handicapée, une qui a encore un passe-droit.” Et un de mes enfants, le plus petit de 4 ans pleure car il a bien compris. Et son grand frère de 13 ans dit tout haut : “Et oui notre maman est handicapée, elle vient de passer trois jours au lit. Pourtant aujourd’hui n’elle est pas encore bien mais elle s’occupe de nous et vous, vous faites quoi à part dire des âneries (pour ne pas dire un autre mot) et faire pleurer les petits ?” Et là beaucoup de personnes applaudissent mon fils. Les deux femmes vexées repartent dans le magasin.”
Pierre : “Pour les points positifs, c’est bête à dire, mais si je sors la canne, les gens sont d’emblée sympas… Il m’est arrivé de “tomber” sur une dame brandissant sa carte prioritaire pour passer devant moi; je lui ai expliqué que j’avais la SPA… Elle n’avait pas de vertèbres bloquées elle… Elle m’a laissé passer et nous avons un peu discuté sur le parking… Mais c’est un peu pénible parfois de se sentir obligé “d’arborer” ses problèmes. D’un autre coté, et c’est toute la question du handicap invisible, ça ne se voit pas. Pour l’anecdote, il m’est arrivé d’aller “à pied” au restau avec le parrain de ma fille qui, lui, est en fauteuil… Je le poussais pour monter une bordure et je lui adressé une boutade : ” pas de crème fraîche pour toi ce midi; t’es trop lourd à pousser”… Une dame qui traversait en même temps m’a agonisé en me traitant de tous les noms parce que “je m’en prenais à un “handicapé””. Mon pote lui a fait remarquer que, le plus handi des deux, c’était en fait moi…”
Fabrice : “Le regard des gens quand ils voient un mec d’1m86 sans handicap visible se garer sur une place handicapée…
Et se faire engueuler par des vieux qui ont osé me dire : “c’est une fausse carte !”
Ou quand je vais dans les files de caisses, quand je ne peux plus tenir début et que c’est refusé par d’autres clients : “non vous n’avez rien !”
(Putain je suis en train de crever !)
Le pire, une fois en pleine crise de Crohn, une poussée violente avec colique hémorragique, j’avais demandé en urgence les toilettes dans un supermarché mais on me les a refusé, et ce qui devait arriver arriva. Jen ai pleuré de honte…”
Gigi : “J’ai souvent “honte” quand je mets ma carte pour prendre une place handicapée, parce que je me dis : “il y a pire que toi !” Quand ça ne va pas trop mal, je prend une place normale, quitte à marcher un peu. Hélas un handicap invisible est bien trop mal compris, il faut vraiment vivre nos douleurs pour comprendre. Je n’espère plus rien des personnes qui ne comprennent pas.”
Malinee : “Quand je dis que j’ai la maladie de Takayasu , on me répond la plupart du temps “ça va ce n’est pas comme si c’était un cancer ” ” ou ça va, tu vas pas mourir maintenant “…
Pour ma part je vis bien ma maladie même si je connais des périodes noires. Ce qui est dur c’est surtout les rdv, les allers-retours à l’hôpital et surtout les traitements…
Avoir une maladie invisible, c’est apprendre à être jugé en permanence par des gens qui pensent qu’être handicapé, c’est de n’être qu’en fauteuil roulant.
C’est se faire critiquer quand nous expliquons que nous sommes fatigués et qu’on ne peut pas venir à une soirée.
C’est se faire insulter car nous passons à une caisse prioritaire.
C’est se faire traiter de menteuse car pour eux ce n’est que du cinéma, tant qu’ils ne voient pas notre maladie…
A 33 ans, je ne pensais pas avoir à subir autant d’injustices… Mais la vie est trop courte alors j’ai appris petit à petit à me boucher les oreilles et à vivre pour moi.”
Maguelonne : “Ce qui est difficile, c’est d’avoir 45 ans et d’avoir l’impression par moment d’avoir 95 ans ! Et d’essayer de marcher sans boiter pour ne pas me faire remarquer… Mais d’autres fois je sors la canne parce que je ne peux pas faire autrement. Et l’intense fatigue constante est vraiment usante ! ça fait peu de temps que je considère que j’ai un handicap.
Je n’ai pas de carte prioritaire, je n’ai pas encore fait de démarches. Du coup, je ne «profite» pas de mon état. Je n’ai pas eu de remarques désobligeantes, en revanche, mon regard a changé sur les autres, qui ont des cartes par exemple, sans handicap visible.
Mais je sais que le jour où j’utiliserai cette fameuse carte, je me prendrai des réflexions… C’est pour cela qu’inconsciemment je retarde l’échéance…”
Olga : “En me rendant à un rdv au Chu en rhumatologie, mon mari arrête la voiture au plus près pour que je descende…
Pas longtemps, juste le temps que je sorte parce que les places de parking étaient loin… Une ambulancière (ambulance privée) ouvre sa fenêtre pour m’engueuler en me disant que je suis capable de marcher… Comment peut-on faire ce métier si on ne peux même pas imaginer que certains qui ont l’air “normaux” peuvent avoir des soucis qui ne se voient pas…!? J’ai ignoré.”
Emilie : Petite expérience de la vie… Il y a 2 ans je marchais encore avec 2 cannes. A la caisse prioritaire d’un supermarché je n’osais jamais demander à passer. Devant moi, je vois un couple typique du “ne te retourne pas ya une jeune derrière elle va vouloir nous passer devant”. Une dame derrière moi les a affiché, a pris mes affaires sans me demander (je n’en pouvais plus de douleurs, j’en étais blanche) et en parlant très très fort pour que tout le monde autour entende, a dit à la caissière : “Pardon la dame est handicapée et les personnes là font semblant de ne pas la voir alors tout le monde va la laisser passer on est bien d’accord ?!”
Certaines personnes des autres caisses ont applaudi, le couple a baissé la tête et moi gênée mais tellement soulagée j’ai remercié…
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais le karma …
Je me retrouve il y a quelques mois à cette même caisse, des courses sur les genoux, car je suis maintenant en fauteuil roulant.
Un couple devant moi : les mêmes !!! La même caissière, ils me voient mais ne me reconnaissent pas et me proposent de passer. Et là sans me démonter je sors ma blague habituelle de nana en fauteuil les jours ou ça ne va pas trop mal “non non ça va, vous savez ça va pour moi je suis assise c’est cool merci”, ils ont esquissé un p’tit sourire… Trop mignon jusqu’à ce que je rajoute (pas pu m’en empêcher
) “mais l’an passé quand je souffrais d’être debout en cannes et que vous préfériez ne pas me voir là oui j’en aurais vraiment eu besoin … C’est pas le matériel qui fait le handicap, sa gravité ou la douleur, j’avais déjà tout ça avant le fauteuil et même avant d’avoir des cannes, n’oubliez pas que ça n’est pas parce que ça ne se voit pas que ça n’est pas difficile,,,”
Il y a eu un blanc et la caissière m’a fait un clin d’œil complice. Une fois leurs courses payées avant de partir ils se sont excusés et m’ont remercié…”
Vanessa : “Je cumule plusieurs pathologies et ma fille de 11 ans est atteinte d’un SEDH (Syndrome d’Ehlers Danlos Hypermobile). Ma louloutte a parfois besoin de son fauteuil roulant pour se déplacer lorsque la fatigue et les douleurs sont trop intenses. Les gens ont tellement de mal à comprendre qu’elle puisse être parfois “très bien” (c’est une enfant souriante qui a appris à vivre avec sa maladie) et parfois avec des béquilles ou fauteuil roulant… Ma fille est très agacée lorsqu’elle est dans son fauteuil, d’abord parce que c’est pas facile d’accepter que son corps ne la porte plus et également par rapport aux regards des autres. Les gens la regardent avec insistance, avec parfois de la pitié dans le regard et si elle se relève du fauteuil pour marcher un peu alors là ça serait plutôt des regards accusateurs (du genre mais en fait elle a juste la flemme de marcher…). Bref, c’est pas facile tous les jours !
Elle a toujours refusé d’aller à l’école en fauteuil roulant car on allait lui demander pourquoi, on allait savoir qu’elle a des soucis de santé et certainement ne pas la prendre au sérieux car elle n’est pas constamment assise. Heureusement depuis quelques mois elle va mieux et n’utilise quasiment plus son fauteuil.
Ma fille s’appelle Kayla est c’est une petite battante Kayla et moi avons créé un groupe pour les enfants atteint du SED et leur famille.
Cette fois-ci je vais parler de moi je n’ai pas besoin (pour l’instant) ou plutôt pas très envie d’utiliser du matériel pour me déplacer. J’ai très mal lorsque je marche mais en réalité je préfère rester chez moi, m’isoler plutôt que de devoir m’équiper pour sortir (vive le drive
). Sans parler de matériel qui rend le handicap visible (même si les gens ne comprennent pas tout) c’est difficile d’être en permanence fatiguée et douloureuse. Ça aussi les gens ont beaucoup de mal à le comprendre car tout le monde est parfois fatigué ou douloureux mais l’intensité n’est pas la même. J’ai arrêté de travailler l’année dernière (je précise que je bossais qu’un à 2 jours par semaine, impossible d’encaisser davantage) parce que je n’y arrivais plus et également pour être très disponible pour ma fille qui rate très fréquemment l’école. J’ai vraiment l’impression de passer pour une feignasse ! Ça paraît tellement important le travail ! Pour preuve, lorsque quelqu’un te demande ce que tu fais dans la vie, en réalité il veut savoir dans quoi tu bosses, genre tu n’es qu’un travail.
Beh moi dans la vie je fais de mon mieux. J’essaie de rendre le quotidien de ma fille un peu plus facile, un peu plus doux, un peu plus beau “
Chrys-Lo : “Quand je vais à la plage, je suis sûre de n’avoir personne autour de moi, simplement parce que je n’ai pas de cheveux… Alors qu’avant, les gens plantaient leur parasol à mes pieds
…
2e chose… Qui arrive tout le temps à beaucoup d’entre nous ; caisse de supermarché : “Vous êtes à la caisse handicapés !”, “oui je sais, voici ma carte…”
Le pire c’est quand un homme derrière moi a dit… “s’il faut une carte pour passer devant tout le monde je vais la faire”…”
Eloïse : J’ai aussi vécu ces regards et toutes les réflexions inimaginables. Cela m’est arrivé avec la gendarmerie : j’étais dans la voiture avec mon fils et comme j’ai la carte on s’est mis sur une place handicapée. Ils sont arrivés comme des fous en disant que c’était une place handicapée ; “avez-vous une carte, qui est handicapée ?”
Quand j’ai dit que c’était moi, il m’a regardé des pieds à la tête avec un regard désagréable. “Ah bon ??? Je peux voir la carte ?” de façon agressive. J’ai fini par montrer ma carte stationnement, celle station debout et pièce d’identité.”
Ils ne sont même pas excusés. J’ai écrit à la gendarmerie et ils ont répondu que c’était normal de contrôler. Je leur ai répondu que pour cela il n’y avait pas de problème mais que ce n’était pas la peine d’être agressif et me juger sur le fait que mon handicap ne se voit pas . Et là je n’ai plus eu de réponses.
J’avoue que j’essaie de ne pas prêter attention à tout cela mais l’accumulation des réflexions n’aide pas. J’ai un handicap depuis 2008 et j’ai appris la tolérance à mes enfants qui respectent et aident quand il faut.
Je fais partie d’une Asso de basket et on a mis en place un basket inclusif : on fait des entraînements avec des enfants de notre club en intégrant des autistes. C’est vraiment enrichissant.
On devrait commencer par éduquer les enfants avec un esprit ouvert, cela permettrait peut-être d’avoir moins de réflexions de ce genre. Malheureusement il y en aura toujours qui ne comprendront rien…”
Sandrine : Le regard des autres parlons en… Ou alors je suis parano mais hier un monde fou qui faisait la queue à la poste. Impossible pour moi d’attendre, alors je passe sur la file de sortie, sors ma carte et attends. Et là j’ai vu du mécontentement, des regards de travers, voir du dégoût. Je me dis que j’interprète sûrement et suis mal à l’aise….”
Florence : “En ce moment, toutes mes articulations sont en inflammation avec maux d’intestins. La Covid m’a fatigué et ce confinement dont on ne voit pas la fin, car je pense que les personnes à risques comme nous n’iront pas au milieu de la foule…
Enfin voilà… Notre vie anxiogène qu’autrui ne comprend pas.
Ce qui m’énerve le plus, une amie qui m’a dit : “Tu as bonne mine pourtant.” Moi : “Ne pas se fier aux apparences…
Courage à vous, courage à toutes et à tous.”
🌸 MON REGARD SUR LE MONDE, SUR MOI-MEME ET LES AUTRES
En relisant ces témoignages, je visualise complètement chaque situation comme si je l’avais déjà vécue.
En effet, je connais bien également. Ce qui est marrant, c’est qu’avant même de connaitre ces sensations vis à vis des autres, “nouvellement handicapé” on ressent déjà naturellement de la gêne par rapport au regard des autres. On ne sait pas forcément pourquoi, mais on est mal à l’aise. Puis arrive le moment où on se retrouve avec une canne. Difficile déjà d’accepter cette situation, mais allez, on a franchi le pas, et on l’a adopté ! Et là on craint doublement le regard des autres.
Puis pour certains, nous avons obtenu la reconnaissance handicapée. Grande étape, tristesse dans le fond, mais c’est également un soulagement. Nous pouvons avoir des aides au travail, à la maison, pouvons stationner sur les places dédiées, passer en priorité globalement à toutes les files… Pour nous c’est une porte ouverte, enfin, nous pouvons accéder plus facilement à certains plaisirs à moindres souffrances. Sauf que… Les personnes ne connaissant effectivement pas le handicap invisible, en dehors du standard du fauteuil roulant, ne l’entendent pas de la même façon. C’est alors qu’une nouvelle bataille s’engage, celle de se faire respecter !
En tant que personnes handicapées, nous guettons le moindre regard, la moindre remarque… Au début nous nous effaçons et le vivons mal. Puis petit à petit, nous pouvons avoir tendance à nous affirmer, parce que non, nous ne méritons pas un tel traitement !
Nous aurions bien envie parfois, de nous promener avec un badge directement autour du cou pour ne pas avoir à nous justifier de quoi que ce soit ou éviter le pénible moment de sortir sa carte.
Parmi les plus difficiles moments que j’ai pu vivre à ce sujet, je vais vous citer 2 exemples :
Je fais très peu de courses en magasin. L’ambiance générale est pesante cérébralement parlant et l’effort physique m’étant limité, je préfère m’éviter des angoisses inutiles. Mais des fois, pour quelques courses nécessaires, il le faut.
Ce jour là, je vais dans un magasin avec ma fille de 8 ans qui m’aide déjà depuis un an. Elle a le petit chariot à roulettes, je la suis avec ma canne. Le magasin est trop grand, je suis vite HS. Nous nous dirigeons vers les caisses et à ma surprise (plutôt mauvaise), je vois que la caisse prioritaire est celle qui a le plus de queue !! Mais les gens avaient globalement peu de courses à chaque fois, contrairement aux autres caddies pleins à côté. Je choisis donc d’aller tout de même à la caisse prioritaire.
Manque de bol, je réalise quelques minutes après que la file s’est créée n’importe comment et que je ne l’ai pas prise du bon côté. (J’étais pourtant au bon endroit, mais disons que les autres l’ont voulue autrement…). Je demande si c’est normal cette queue scindée en 2 et les personnes devant me répondent que c’est moi qui ne suis pas au bon endroit, que d’autres étaient à côté avant moi et qu’il fallait que j’aille faire la queue à côté sinon c’est que je grillais des places ! Je râle dans ma tête. Nous quittons la place pour aller de l’autre côté. Je peine sur ma canne. Il doit bien rester encore 8 personnes à passer devant moi, j’ai perdu quelques places encore en allant à la queue à côté.
Une dame de la queue finit par me demander si des fois je suis handicapée. Je lui réponds : “ben oui, diminuée comme tout le monde ici normalement et j’attends sagement mon tour.” Et là je vois tous les gens dans la queue se regarder et dire qu’ils ne sont pas prioritaires.
La dame devant moi : “Ohhhhh il fallait sortir votre carte, on vous aurait laissé passer ! Allez-y du coup, vous êtes prioritaire”
Le culot était à son summum. Non seulement voir mon état ne choquait personne, mais en étant “non-prioritaires” et visiblement tous “bien-portants”, cela n’est venu à l’esprit de personne de me proposer directement de passer. Il fallait que je devine que tout le monde allait bien. Au lieu de cela, on m’a cordialement invité à changer de queue et aller au bout de la nouvelle. Je crois que je ne m’en remettrai jamais.
2e situation désagréable : Je me stationne sur la place handicapée pour déposer ma fille à l’école. Une femme me regarde avec insistance à travers la fenêtre côté passager. Elle est figée là, son regard est noir. Puis elle passe devant ma voiture, je devine que c’est pour vérifier que j’ai bien la carte de stationnement. Etant convaincue que je n’étais pas handicapée, elle a mal regardé, revient au carreau en me montrant la pancarte de la place handicapée. Je lui fais un signe de tête pour lui dire oui. Elle insiste en me montrant toujours le panneau. Je fais oui en lui montrant également ma canne. Cela ne lui suffit pas…
Je finis par sortir de ma voiture pour qu’on s’explique… Elle me dit donc cette fois-ci sur un ton agressif que je suis garée sur une place handicapée. Je lui réponds donc que je le sais, que je le suis et que c’est pour cela que j’y suis. J’ai la carte ! Et je lui dis que c’est déjà assez compliqué comme cela, que je ne suis pas encore en fauteuil mais que je ne peux pas beaucoup marcher.
Elle me dit qu’elle ne me le souhaite pas et ça s’arrête là mais elle reste visiblement contrariée, me disant que comme beaucoup de gens abusaient… Je sens bien qu’elle ne connait pas “l’invisible” et reste persuadée que j’abuse.
Là ce sont des exemples d’actes et de paroles. Malheureusement comme je vous disais, cela peut aller jusqu’à une certaine forme de violence. Ma voiture en a fait les frais. Le peu de temps que j’ai stationné, des rageux m’ont un jour arraché mon logo de voiture et un autre jour on m’a cassé ma serrure… Je m’attends à encore bien d’autres mauvaises surprises.
Heureusement, il existe des gens pour qui le regard parle différemment. On peut même y lire de la tendresse.
C’est d’ailleurs pour ma part, dans la majorité des cas, des personnes d’un âge avancé qui ont été les plus compréhensifs naturellement.
Un monsieur d’un certain âge m’a aidé à attraper un petit pack de boissons en hauteur sans même s’interroger sur un éventuel handicap, simplement parce que “c’est trop haut et trop lourd pour vous”.
Une dame âgée, assise en salle d’attente, qui me voit quitter le médecin avec ma canne, me demande si j’ai besoin d’aide pour marcher ! Incroyable, cette petite dame qui avait l’air si fébrile, c’est moi qui l’aurait aidé si elle avait eu besoin !
Ces moments-là sont moins fréquents… Nous les voyons du coup comme des rayons de soleil. Autant nous avons du mal à nous remettre des mauvais comportements, autant nous restons également longtemps avec les beaux comportements en tête tellement ils peuvent illuminer notre journée.
Je voulais donc, à travers cet article, souligner notamment cela. En tant que personnes handicapées, nous pouvons aussi prendre mal beaucoup de choses, peut-être trop anticiper aussi les comportements dérangeants. Ce qui fait que nous partons dérangés à l’avance. Nous allons finir aigris !!
Je me dis qu’au final, il faut pouvoir se remettre en question, d’un côté comme de l’autre.
Si je ne suis pas en situation de handicap, je dois prendre soin de moi car il faut être bien avec soi-même pour l’être avec les autres, je dois m’ouvrir davantage, m’intéresser, écouter, essayer de comprendre et pourquoi pas ressentir de l’empathie. 🙂
Si je suis en situation de handicap, je dois prendre soin de moi car il faut être bien avec soi-même pour l’être avec les autres, je ne dois pas tout prendre mal, je dois rester moi-même, m’affirmer mais avec calme, m’ouvrir davantage, expliquer, apprendre.
De là, nous pouvons espérer un échange bienveillant.
Si, comme moi, vous n’avez pas toujours été handicapé, vous devez vous aussi être passé au moins par l’ignorance.
Je ne connaissais pas le handicap invisible avant 2017… Peut-être que je n’aurais pas compris non plus certaines situations. Bon je ne serais pas allée importuner les personnes mais j’aurais pu avoir ne serait-ce que des pensées négatives à leur égard…
Rien que d’y penser, cela me rend triste.
J’espère donc que cet article sera lu par les 2 côtés pour ainsi aider à mieux comprendre la situation.
Je ne suis pas utopique, je sais que cela ne changera pas du jour au lendemain, mais j’ai maintenant plaisir à transmettre des bonheurs qui deviennent contagieux et à créer des liens avec de belles personnes.
Je veux donc juste croiser de plus en plus de sourires et de bienveillance dans notre population refroidie par le monde moderne en général.
“Prendre soin de sa vie spirituelle, c’est devenir un meilleur être humain. Autrement dit, il s’agit de conquérir sa liberté intérieure, d’approfondir sa sagesse et de magnifier son altruisme. Ainsi, nous actualisons pleinement le potentiel que nous offre la vie humaine. Et nous mettons nos qualités au service des autres. (…) Prendre soin de sa vie spirituelle, c’est déjà reconnaître qu’il y a beaucoup à faire pour cultiver une manière d’être plus optimale, des qualités humaines qui peuvent être magnifiées par l’entrainement de l’esprit et par la façon dont nous menons notre existence – nos actions, nos paroles et nos pensées.
Il n’y a pas un seul conflit qui n’ait pris sa source dans l’esprit humain, pas une guerre qui n’ait commencé par une parole de haine qui s’est ensuite répandue comme une épidémie. De même il n’y a pas un acte de réconciliation, d’amour ou de paix qui n’ait pris naissance dans le coeur et dans l’esprit de quelqu’un pour ensuite gagner celui des autres.” Matthieu Ricard
🌸 OUVRIR LES YEUX – S’OUVRIR AUX AUTRES
Je nous propose d’essuyer un peu les verres de nos lunettes pour y voir plus clair, d’un côté comme de l’autre. 😉
Les attitudes sont les lunettes à travers lesquelles vous vous voyez et percevez le monde. Si vos verres ont des traces, vous ne voyez qu’elles, elles vous gênent, quoi que vous regardiez. Et lorsque vous nettoyez vos verres, tout devient très clair.
Je ne vis pas dans le monde des Bisounours mais si j’ai moi-même pu changer énormément ma vision des choses en quelques années finalement grâce à la maladie, mais aussi à la naturopathie et à la psychologie positive, c’est que c’est possible. 🙂
Cultiver le bonheur et l’indulgence envers moi-même et considérer les situations rencontrées avec détachement, prendre le temps pour moi et échanger avec des personnes atteintes de tant de maladies différentes, m’ont fait réaliser qu’il existait autre chose que ma confortable mais pas si éclatante bulle moderne.
🌸 LE BONHEUR SE CULTIVE – LES BELLES RELATIONS SE CONSTRUISENT
“L’homme porte en lui la semence de tout bonheur et de tout malheur.” Sophocle
Le lien à la nature s’est perdu. Nous sommes également manipulés par le monde moderne, qui altère nos impulsions, nos envies, nos manières de voir le monde et de penser. Cela amène à de l’ignorance, du déni, dans les relations humaines et même vis à vis de la nature qui nous donne pourtant la vie.
Les relations humaines, quelques définitions à déjà lire et relire pour avancer :
L’acceptation sociale : C’est la capacité à se faire accepter, mais aussi à accepter les autres, même en cas de situation conflictuelle. Elle se définit notamment par une attitude ouverte, positive. C’est aussi la capacité à reconnaitre l’autre sans conditions.
La réalisation sociale : C’est le fait de croire que l’on peut se réaliser, se développer, voire s’améliorer au sein de la société. C’est le fait de considérer la société comme un environnement positif, non hostile, dans lequel il est toujours possible d’exploiter son potentiel. L’insécurité, l’exclusion, l’élitisme, sont des freins à la réalisation sociale.
La contribution sociale : Avoir un fort sentiment de contribution sociale, c’est penser que l’on peut ajouter une pierre à l’édifice. Cela signifie que l’on croit pouvoir apporter quelque chose de bénéfique à la société. Mais c’est aussi croire que la société nous le rendra.
La cohérence sociale : Avoir un fort degré de cohérence sociale, c’est avoir une lecture cohérente de son environnement, le rendre intelligible. C’est connaître et comprendre ses rouages, pour mieux prévoir ses modifications. Ce sentiment de cohérence sociale est souvent donné par un bon sens de l’observation et une bonne connaissance des institutions et coutumes actuelles de la société.
L’intégration sociale : C’est tout simplement le fait de se sentir membre d’une communauté, de faire partie intégrante d’un groupe valorisant. C’est une notion complexe, car on peut à la fois se sentir intégré dans un groupe et exclu d’un autre groupe.
Quelqu’un peut “avoir tout pour être heureux” et ne pas l’être pour autant. A contrario, il existe des personnes plutôt démunies qui arrivent à se ménager des moments de bonheur. Il y a quelques années je me trouvais dans la première situation. J’avais envie d’autre chose sans savoir quoi exactement, ni comment quitter ma “zone de confort”. Cette dernière a éclaté d’un coup, lorsque je suis tombée malade. Et étonnamment, c’est elle qui a ouvert les portes. Je me suis donc retrouvée souffrante mais paradoxalement j’ai compris où se trouvait le bonheur. Ces nouvelles découvertes m’ont aidé à aller mieux, à m’ouvrir aux gens et à chercher à propager ce sentiment de bien-être, ce que j’avais dans le cœur.
La vision que l’on a de soi et du monde est une des clés du bonheur.
Chaque personnalité a pour base un schéma psychologique, soit un mode de fonctionnement, qui est intimement lié avec le vécu, les traumatismes, le passé et l’éducation de chacun.
Certaines personnes développent des schémas toxiques pour elles-mêmes et leur entourage, qui peuvent les rendre “inapte” au bonheur. Pour ne plus souffrir, elles développent alors certains mécanismes de défense.
Même en règle générale, hors de ces schémas toxiques, nous avons tendance à sélectionner les informations qui correspondent à l’idée que l’on se fait du monde. Pris dans un cercle vicieux, parfois involontaire, au lieu de profiter simplement de la vie, nous sommes sur le qui-vive à guetter la prochaine injustice nous concernant, sans prêter attention au fait que nous puissions être nous-même injustes envers les autres. Et de là sortent si facilement jugements et critiques… Sans la bonne réflexion derrière. Quand on commence à prendre du recul sur nos actes et paroles, nous sommes sur le bon chemin. Est-ce que finalement nous ne sommes pas allés spontanément un peu loin ?
Avez-vous remarqué comme critiquer est facile et féliciter ou encourager, beaucoup moins ?
“On dit souvent que l’expression “la vie est trop courte” est un cliché, mais cette fois, c’est vrai. On n’a pas assez de temps pour être à la fois malheureux et médiocre. Non seulement, ça ne rime à rien, mais en plus, c’est pénible.” Seth Godin
Pour moi une personnalité n’est pas fixe. Les gens sont influençables, on le sait. Seulement faudrait-il suivre le bon chemin, non pas celui qui mène à la destruction, mais bien celui qui mène à la paix.
🌸 CHANGER SA VISION DES CHOSES, LES COMPORTEMENTS – Conseils pour tous
“Pour se coucher satisfait, il faut se lever chaque matin déterminé.” George Lorimer
Les paroles positives. En psychologie positive, il existe un exercice qui permet de faire le point sur nos paroles, en comptant par exemple le nombre de paroles positives et négatives dites en une journée. Le but est que le ratio de paroles positives soit supérieur à celui des paroles négatives bien sûr. Les personnes qui ressentent 3 fois plus d’émotions agréables que de sentiments désagréables se disent habituellement heureuses dans la vie.
Il est aussi important de se comporter avec bienveillance envers soi-même.
Vous voulez être plus épanoui ? Alors augmentez le nombre de paroles positives ! Et dites-vous que c’est un bon moyen pour que les autres, par mimétisme, augmentent aussi le nombre de leurs paroles positives.
Peut-être est-ce parce que nous avons appris de nos parents, qui n’oubliaient jamais de nous critiquer lorsque quelque chose n’allait pas, mais ne nous félicitaient pas quand nous avions bien effectué une tâche ?
Au début il faut donc se forcer à tenir compte du positif et surtout à l’exprimer ! Réfléchissez à vos paroles, prenez du recul, il n’est pas trop tard pour revenir dessus.
La gratitude. Ensuite, exprimer des paroles positives et de la gratitude envers les gens est un bon moyen d’augmenter la satisfaction d’être ensemble et améliore notre bien-être. Pour éprouver un sentiment de gratitude il est nécessaire de focaliser notre attention sur ce que nous avons, sur tous les privilèges dont nous bénéficions, plutôt que sur ce qui ne va pas. La gratitude c’est dire merci, mais c’est aussi simplement être reconnaissant de toutes les belles choses qui nous entourent, le faire ressentir.
Tiens d’ailleurs, si voir le bonheur des autres vous rend jaloux et que vous ressentez parfois le besoin de “surenchérir”, alors vous êtes au bon endroit, lisez, relisez cet article, prenez le temps de la réflexion pour vous aider à retourner certaines situations, trouver la paix et chercher où se trouve votre bonheur à vous. Vous comprendrez qu’en fait, le bonheur est contagieux !
“Je maintiens que le remerciement est la plus grande forme de pensée et que la gratitude est le bonheur doublé de l’émerveillement.” G.K. Chesterton
La générosité. En donnant une part de notre énergie au profit des autres, nous nous enrichissons. En clair, la générosité rend heureux. Attention simplement à ne pas vous épuiser non plus en donnant trop, ni à des personnes dont vous ne ressentez pas de bonnes ondes, des personnes pas encore prêtes à changer. Trouvez l’équilibre qui vous fera vous sentir bien auprès des autres. Consacrer un peu de temps apporte une satisfaction des deux côtés et c’est ainsi que de belles relations se nouent.
Le sourire. Un sourire ne coûte rien et fait beaucoup d’effet, c’est connu. Pour l’astuce thérapeutique, lorsqu’un sourire est affiché sur notre visage, des messages sont envoyés au cerveau qui interprète cela comme signe de joie et qui sécrète les neurotransmetteurs correspondant : l’humeur s’améliore. Ainsi, n’hésitez pas à sourire, même seul(e), rien que pour vous faire du bien, par exemple pendant un moment de détente, au cours d’une médiation… Il existe d’ailleurs une pratique qui s’appelle le “yoga du rire”.
En communauté, rien qu’un sourire ou un bonjour avec un sourire dans la rue, habitude presque oubliée, faisant partie du processus de déshumanisation, est donc maintenant devenu un trésor. Il faut y revenir !
Pour l’exemple du supermarché, personnes bien portantes, souriez et laissez passer les personnes prioritaires avec bon cœur. Aux personnes fragiles, souriez et remerciez infiniment les personnes qui vous ont laissé passer si poliment. Votre journée pourra s’être illuminée si facilement des 2 côtés, et n’y voyez-vous pas déjà le plaisir de réitérer rapidement ? Si bien sûr, il peut débuter là le bonheur !
Le lâcher-prise. A nous, personnes en situation de handicap, acceptons. Lâcher-prise signifie ne pas rester sur ce qui nous est arrivé, accepter ce que l’on ne peut pas maîtriser, avancer, continuer sur le chemin du bonheur en nous adaptant.
La méditation. Le meilleur moyen de mieux communiquer avec soi-même, d’accepter toutes les pensées envahissantes et de leur demander de nous laisser un peu seul avec nous-même. Au fil du temps, cela fonctionne et nous pouvons ainsi prendre plus de recul sur les situations.
C’est également tout simplement un excellent moyen de se détendre, dans presque n’importe quelle posture, à tout moment de la journée et dont il est scientifiquement prouvé qu’elle génère un état de détente et diminue le stress. Cela fait des millénaires qu’elle a des vertus spirituelles et curatives dans de nombreuses régions du monde.
NB : Si vous aimez simplement regarder le coucher de soleil ou un joli paysage, vous avez déjà un penchant pour la méditation. Si cela ne fait pas partie de vos habitudes et petits plaisirs, avant de commencer à méditer, je vous invite à vous poser et observer, vous allez apprendre à apprécier ces petits moments.
L’affirmation et la visualisation. Extrait du livre Miracle morning d’Hal Elrod : “Pour moi qui n’avais jamais exploité le pouvoir des affirmations, lire à voix haute l’affirmation sur la confiance en soi de Réflechissez et devenez riche a été incroyable. Cette affirmation m’a rappelé avec force le potentiel illimité qui m’habitait – et habite chacun de nous. J’ai décidé d’écrire ma propre affirmation. J’ai noté ce que je voulais, qui je m’engageais à devenir et ce que je m’engageais à faire pour que ma vie change. Je me suis littéralement senti plus fort.
J’ai décroché du mur mon tableau de visualisation, que j’avais créé après avoir vu le film The Secret. Je prenais rarement le temps de le consulter, et encore moins de l’utiliser comme l’outil qu’il était censé être. J’ai porté successivement mon attention sur les différentes images pendant dix minutes, m’arrêtant sur chacune d’elles puis fermant les yeux et ressentant de tout mon être ce que cela ferait si chacune d’elles entrait dans mon existence. Je me suis senti inspiré.”
Pour conclure, voici ce que je vous dirais déjà de retenir :
– Exprimer plus de positif que de négatif
– Se montrer reconnaissant
– Voir le bon côté des choses
– Etre généreux
– Sourire
– Profiter de la vie
– Goûter aux plaisirs de la nature…
Sont des clés pour vivre mieux, autant dans son esprit que dans son corps puis en harmonie avec les autres, car n’oubliez pas que tout ceci est relié.
“Pour les enfants
Les collines escarpées, les pentes des statistiques
sont là devant nous
Montée abrupte de tout,
qui s’élève, s’élève, alors que tous nous nous enfonçons
On dit
Qu’au siècle prochain
Où encore à celui d’après
Il y aura des vallées, des pâturages
Où nous pourrons nous rassembler en paix
Si on y arrive.
Pour franchir ces crêtes futures
Un mot à vous,
A vous et vos enfants et vos petits-enfants :
Restez ensemble, apprenez les fleurs
Allez léger”
Gary Snyder
Très touchants, ces commentaires, mais c’est aussi frustrant de constater que des gens font preuve d’intolérance et demandent des “preuves”. Comme s’il fallait que ça paraisse que la personne souffre pour qu’ils montrent un peu d’empathie!
Bisous